Actualités des marchés

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Quel bilan faites-vous sur les marchés actions au premier semestre ?
Le bilan est très positif, puisque la plupart des grands indices boursiers enregistrent des hausses à deux chiffres sur le semestre. La Chine et le Japon progressent quant à eux de respectivement 0,2% et 4,9%. Les marchés ont très bien surmonté la crise sanitaire qui a continué à sévir dans le monde, en intégrant l’avancée des campagnes de vaccination tout au long du semestre. Ils ont également bénéficié des révisions en hausse des prévisions macroéconomiques, liées notamment aux plans de relance américains et européens. Ce contexte a été particulièrement favorable aux secteurs exposés à la reprise économique et au recul de la pandémie.

Comment expliquez-vous la surperformance des marchés européens au premier semestre ? Est-ce une tendance durable selon vous ?
Effectivement, les marchés européens ont fait mieux que leurs homologues américains au premier semestre, puisque l’indice Eurostoxx progresse de 14,4%, à comparer à +12,7% pour l’indice Dow Jones et +12,5% pour le Nasdaq. Ce phénomène, déjà visible au premier trimestre, s’est donc poursuivi au second. La palme revient même au marché français avec une hausse de 17,2% de l’indice CAC 40, qui a bénéficié de la très bonne performance du secteur du luxe (LVMH, Hermès et Kering) et du rebond du secteur bancaire. Plus globalement, les marchés européens ont davantage bénéficié de la rotation sectorielle vers les valeurs cycliques et a contrario, les marchés américains ont été pénalisés par la correction des valeurs technologiques… Cette tendance peut, selon nous, se poursuivre jusqu’à ce que les valeurs de croissance reprennent le dessus. L’évolution des valeurs technologiques américaines sera déterminante, en particulier celle des GAFAM, de plus en plus critiquées pour leur position dominante.

Quels sont les principaux risques susceptibles de perturber les marchés ?
Le risque principal reste, selon nous, celui d’une remontée brutale des taux longs, que les marchés supporteraient mal en raison justement de leur niveau élevé, qui les rend plus sensibles aux variations de taux. Mais ce risque nous semble aujourd’hui sous contrôle : a priori, nous ne sommes pas dans un scénario de reprise durable de l’inflation ou de surchauffe de l’économie qui pourrait justifier une forte remontée des taux. Les marchés continuent de penser que la poussée actuelle d’inflation (+5% en rythme annuel aux Etats-Unis) est temporaire, liée au fort rebond de l’économie, et qu’elle est appelée ensuite à se résorber. En Europe, l’inflation reste quant à elle en deçà de l’objectif de 2% fixé par la BCE et le marché du travail est loin d’être tendu. Le risque de taux est donc plus faible encore en Europe.

Par ailleurs, un changement trop rapide de politique monétaire pourrait être mal perçu. La FED a certes infléchi son discours récemment, en envisageant désormais deux hausses de taux d’ici fin 2023… au lieu de 2024. Elle prépare les marchés à une politique progressivement moins accommodante (le fameux « tapering »), avec une réduction probable de ses achats d’actifs à partir de la fin de l’année. Toutefois, cette perspective restant conditionnée à une reprise structurelle de l’inflation, qui n’est pas notre hypothèse, nous estimons que ce risque est également faible.

Quelles sont vos orientations d’investissement pour les prochains mois ?
Compte tenu du chemin parcouru par les marchés, le potentiel de hausse sur les indices nous semble désormais plus limité à court terme… Nous sommes donc plus vigilants sur les valorisations, qui sont parfois excessives. Nous investissons plutôt sur les titres « value » (faiblement valorisés). D’autre part, il subsiste des opportunités dans des secteurs qui profitent du déconfinement et de l’ouverture des économies, notamment dans l’aéronautique et le transport. Sur le plan géographique, les marchés européens conservent de sérieux atouts, en particulier un bon « momentum » de reprise économique. Ils devraient selon nous continuer à surperformer au cours des prochains mois.

Pourquoi y-a-t-il autant d’introductions en bourse depuis quelques mois ? Participez-vous à ces opérations ?
C’est vrai qu’on assiste à une multiplication du nombre d’introductions en Bourse, sur tous les marchés mondiaux. Sur Euronext Paris, plus de 10 opérations ont abouti ces dernières semaines. Cela signifie d’abord que la Bourse joue bien son rôle de financement des entreprises et qu’il y a des projets d’investissement intéressants, par exemple dans le secteur porteur de la transition énergétique. Cela confirme aussi que les valorisations de marché sont élevées, ce qui incite les entreprises à venir vers le marché par « effet d’aubaine »… C’est la raison pour laquelle nous sommes très attentifs à la fois à la qualité des dossiers et à leur valorisation. Compte tenu de cette approche sélective, nos fonds n’ont participé qu’à 2 opérations d’introduction depuis le début de l’année.