Rarement l’écart n’a été aussi élevé entre « value » et « croissance »

Ce qui anime la Bourse en ce moment, c’est la poursuite de la baisse des taux d’intérêt. Les banques centrales ont créé une mauvaise allocation du capital. Dans de nombreux pays d’Europe, les taux sont négatifs, ce qui crée des aberrations. « Personne ne parle plus de valorisation du marché. Les valeurs très liquides à haute visibilité sont plébiscitées, et le reste est mis à l’écart », explique Sébastien Korchia, directeur de la gestion actions chez UBS La Maison de la Gestion.

Quelques valeurs seulement concentrent la hausse dans les indices, et ce phénomène est mondial. Seules 10 % des actions du Standard & Poor’s 500 expliquent 70 % de sa progression. Sur le Cac All-Tradable, qui compte 314 valeurs, les 10 premières génèrent 54,4 % de la performance de l’indice. Le marché est bipolarisé, les valeurs de croissance au firmament et les valeurs value à la cave.
Ce déséquilibre majeur peut se poursuivre encore un peu, mais il ne durera pas indéfiniment. « Il serait judicieux de commencer à rééquilibrer les portefeuilles en revenant progressivement sur les titres décotés, quitte à patienter avant leur rebond », conseille Jean-François Arnaud, gérant de Talence Gestion.